jeudi 7 mai 2009

Avortement: je veux un garçon, pas une fille

Lu dans la synthèse de presse bioéthique du 15/05/09:
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"En Australie, les pharmacies peuvent désormais vendre (pour 95$) un nouveau kit, appelé IntelliGender, permettant de détecter, dès sept à neuf semaines, le sexe d'un enfant in utero. Déjà en vente aux Etats-Unis, ce test est aussi rapide et simple d'utilisation qu'un test de grossesse.

Par ailleurs, en Suède, le National Board of Health, vient de déclarer que les avortements sélectifs selon le sexe n'étant pas illégaux, une telle pratique ne pouvait être enrayée"
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Alors là, on nage en plein délire! Enfin, je m'insurge, je me révolte, mais j'oublie que ce type d'avortement sélectif est déjà pratiqué (et donc banalisé) en Inde, par exemple. Mais l'Inde, c'est loin. Tuer toutes ces petites filles, parce qu'elles coûtent plus cher à marier, c'est scandaleux...Ah, mais si c'est juste parce qu'on préfère un garçon, alors, ça va. C'est vrai quoi, cette pauvre petite fille ne sera pas autant aimée que si elle avait été un garçon, alors autant lui éviter un traumatisme affectif potentiel.
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J'utilise là un cynisme un peu grinçant, et je m'en excuse. D'ailleurs, il ne reflète pas vraiment le fond de ma pensée. Parce que je pense à l'enfant, mais je pense aussi à la mère, spécialement depuis la conférence à laquelle j'ai assisté il n'y a pas longtemps...Et certains témoignages vous prennent aux tripes. On y ressent une souffrance intérieure, souvent refoulée, impressionnante...En voici un qui me remue beaucoup:
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"Bonjour, j'ai avorté il y a deux ans. J'ai deux enfants qui ont aujourd'hui 3 et 4 ans. Je suis tombée enceinte quelques mois après la naissance de mon dernier. Avec mon mari, on s'est dit que c'était un peu trop rapproché même si notre rêve était d'avoir trois enfants, mais un peu plus tard. J'aimerais tant avoir un troisième enfant, mais voilà mon mari n'en veut plus. Nos deux enfants lui suffisent. Je souffre intérieurement. Je m'en veux de ne pas avoir continuer cette grossesse. Je ne peux m'empêcher de pleurer en vous écrivant. Ma vie est un échec. Personne ne peut comprendre."
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N'oublions pas la souffrance de ces femmes, qui souvent subissent de grosses pressions, et qui ont besoin d'écoute.
Ne laissons pas le monde faire croire aux gens que ce type de meurtre est banal et anodin, car légal.

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