jeudi 30 avril 2009

Pensées sur l'euthanasie

"Le 'droit de mourir' de ceux qui souffrent de maladie ou d'infirmité impliquerait-il déjà de façon plus ou moins consciente le droit de les tuer?"
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Ne doit-on pas affirmer le 'droit de vivre' quelque soit l'état de santé avec autant de force que le 'droit de mourir'..."afin d'éviter l'insidieux glissement du 'droit de mourir' au 'devoir de mourir'?"
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Danielle Mosye, docteur en philosophie et chercheur à l'Iris (Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux), dans le journal La Croix du 28/04/2009

mardi 28 avril 2009

Pourquoi la recherche sur les embryons???

Lu dans la synthèse de presse bioéthique du lundi 27 avril 2009:
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Dans le journal Libération, Jacques Testart, directeur de recherche honoraire à l'Inserm (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale), revient sur la question de la recherche sur l'embryon. Je ne peux m'empêcher de vous citer ce passage assez croustillant:
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"Par ailleurs, il s'étonne de la volonté de faire de la recherche sur l'embryon humain dans un but thérapeutique, l'utilisation des cellules souches embryonnaires humaines n'ayant pas encore fait ses preuves chez l'animal. On a même constaté des tumeurs chez les sujets recevant des cellules souches embryonnaires. En revanche, la recherche a permis de montrer que les cellules souches adultes avaient des capacités insoupçonnées pour se différencier en tissus variés. Il rappelle également le potentiel des cellules souches pluripotentes induites.
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Pour Jacques Testart, il existerait des motivations non exprimées qui s'ajouteraient à ces arguments à prétention scientifique pour expliquer cette recherche sur l'embryon. Il suppose que certains ne supportent pas que l'embryon se trouve encore préservé de la recherche alors qu'elle peut étudier tous les autres stades de l'humain. Enfin, il évoque le fait que les cellules souches embryonnaires seraient les plus propices à l'industrialisation de la thérapie cellulaire. Les cellules souches adultes, elles, ont plus de risque d'échapper au marché des produits brevetés."

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Aaaaah...Si c'est une question de gros sous, alors, d'accord.

lundi 27 avril 2009

"C'est terrible de se faire avorter"

L'actrice Stéphane Audran nous livre un témoignage profond sur son changement de position à propos de l'avortement.
Le témoignage intégral est ici, sur ce site à parcourir.

mercredi 22 avril 2009

Législation sur les mères porteuses [2]

Désolée! Par manque de temps, cet article arrive un peu tard: le débat que j'ai essayé de retranscrire le plus fidèlement possible s'est déroulé sur RTL le 10 avril dernier. Vous pouvez écouter le débat complet ici.
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Débat entre Nadine Morano (NM), secrétaire d'Etat à la Famille (favorable à la législation), et Sylviane Agacinski (SA), philosophe, auteur de l'ouvrage "le corps en miette".
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RTL: Faites-vous une différence entre mère porteuse et femme porteuse?
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NM: Une femme porteuse porte l'embryon d'un couple pour ce couple; elle ne donne en rien son capital génétique. Une mère porteuse donne un ovocyte, porte et donne donc son propre enfant. La première est une gestatrice, ne fait que l'opération de "porter"; la deuxième une génitrice.
Je suis favorable uniquement à la légalisation des femmes porteuses, sinon il s'agit de donner son propre enfant.
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SA: Pour moi, c'est la même chose. Quelle est la formule la pire? "Gestatrice" fait un peu ouvrière d'enfant. Les américains appellent cela une mère de substitution: c'est une femme qui se substitue à une autre pour porter un embryon, assurer sa transformation jusqu'à ce qu'il soit un enfant prêt à naître et puis finalement le mettre au monde...Quand on a fait tout cela, on est une mère. En plus, la formule "gestation pour autrui" est mystificatrice car elle occulte cette phase si importante de l'accouchement. Donc il s'agit bien, comme l'a définit le groupe de réflexion du Sénat, d'une maternité pour autrui.
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NM: La problématique est de répondre à la stérilité féminine lors de l'absence ou de la malformation de l'utérus; ce sont des femmes qui peuvent être mère parce qu'elles produisent des ovocytes, qui peuvent faire un enfant, mais ne peuvent pas le porter à l'intérieur de leur corps...C'est une aventure humaine, un geste de solidarité, d'amour de la part des mères porteuses pour ces femmes stériles; et on voit à travers ces expériences humaines que ces femmes [les mères porteuses] ne se sont pas du tout attaché à l'enfant qu'elles ont porté, mais plutôt à la mère pour qui elles l'ont porté.
Dans ce pays, on a tendance à considérer que c'est l'acte de l'accouchement qui fait que la mère est la mère. Mais lorsqu'une femme porte un embryon qui n'est pas le sien, elle porte un enfant qui n'est pas le sien! Elle n'est pas la mère génétique. Je ne souhaite pas une marchandisation du corps, il faut une loi très encadrée. [...]

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SA: On pose un peu le problème à l'envers en disant: "il faut absolument trouver une solution pour les femmes qui sont sans utérus". Je ne veux absolument pas minimiser ce malheur. Mais le problème médical n'a pas forcément une solution médicale.
La marchandisation est inévitable: on utilise les organes du corps d'une femme pendant neuf mois, ce sera forcément payé! Ce n'est pas légitime, et non conforme au droit français, au respect du corps et de la personne. On ne peut imaginer que la mère porteuse le fasse de façon anonyme, et on ne peut pas éviter les formes de rémunérations: donner neuf mois de sa vie, avec la grossesse, l'accouchement et les risques que cela comporte. Le discours sentimental et psychologique sur l'altruisme, la solidarité, sert en réalité d'alibi pour couvrir quelque chose qui, partout où c'est permis dans le monde, recouvre un marché des ventes, un marché des femmes et par conséquent un marché des bébés...le "bébé-business"! Partout, les mères porteuses disent être motivées pas le besoin: elles le font toujours pour l'argent. Légaliser cette pratique, c'est ouvrir ce marché des ventres, qui va être soumis aux lois du marché et qui fonctionnera plus ou moins ouvertement ou en sous-main, comme il fonctionne aux États-Unis où tout s'achète et tout se vend.
Dire qu'on peut légaliser la pratique en évitant la marchandisation, c'est faire preuve d'une candeur absolument coupable: si on légalise, demain ce sera un usage de convenance et pourquoi limiter cette pratique uniquement aux femmes sans utérus? Imaginons une femme qui pour sa carrière n'a pas envie de porter son enfant, elle finira par utiliser une mère porteuse...

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N'hésitez pas à réagir sur le forum!!

vendredi 17 avril 2009

Exprimez-vous!!





C'est tout nouveau, tout beau:

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pour vous
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est mis en ligne
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le FORUM des SPE
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accessible par un lien sur la droite de cette page...
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Alors...
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N'hésitez pas: échangez, donnez votre avis (qui nous intéresse, sisi vraiment), discutez, gueulez, critiquez (mais des critiques constructives évidemment), dialoguez, faites-vous plaisir!

mercredi 15 avril 2009

Prochaine réunion des SPE

L'association Soignants Porteurs d'Espérance propose aux professionnels soignants un après-midi d'échange sur l'actualité bioéthique et médicale.
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Discussion thématique: "Le rôle des soignants par rapport aux avancées de la bioéthique".
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En tant que soignant, vous êtes désireux de:
- protéger la vie
- prendre soin de tout être humain
- réhumaniser les hôpitaux
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RDV le samedi 25 avril à 14h au Bon Conseil.
6, rue Albert de Lapparent
Paris VII, M° Ségur
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de 14h à 16h30
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Venez nombreux!!

samedi 4 avril 2009

De la gestation pour autrui

Les mères porteuses.

***********************************Aperçu de l'image

Ou plutôt, comme le préfèrent ceux qui y sont favorables: la "gestation pour autrui".
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Rappelons que cette pratique, autorisée dans d'autres pays d'Europe ainsi qu'aux Etats-Unis (où elle est devenue un véritable business), est strictement interdite en France depuis la loi de bioéthique de 1994. Elle est même punie d'un an de prison et de 15 000 euros d'amende.
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Rappelons également que la "gestation pour autrui" est une forme d'instrumentalisation de la personne: "il s'agit de louer l'utérus d'une femme, de prendre en quelque sorte possession de neuf mois de sa vie, de ses sensations, de son inconfort, voire de ses souffrances, comme si elle n'était qu'une simple couveuse [...] n'étant plus considérée pour elle-même mais uniquement pour le service que son corps et sa vie permettent de rendre dans le but d'accomplir les désirs d'autrui " (Monique Canto-Sperber, Naissance et liberté. La procréation. Quelles limites?).
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René Frydman, qui a participé à l'ouvrage suscité (et qui est aussi, à mon grand regret, auteur de cette phrase horrible) en rajoute: "Une grossesse, une naissance laissent une trace indélébile. La mère porteuse est confrontée [...] à une perte d'enfant programmée".
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Parlons aussi de la rémunération. Ou du dédommagement - c'est plus joli, ça passe mieux, car n'est-ce pas, l'enfant n'est pas une marchandise...En Californie, ce type de transaction coûte environ 100 000 dollars. Mais en France, si une femme utilise son pouvoir reproducteur à des fins commerciales, elle va contre le principe d'"indisponibilité du corps humain" présent dans le Code Civil. Et de fait, le risque d'une exploitation économique n'est pas loin...Mais comme le disent les pro-légalisation: "on ne paye pas pour un bébé, mais pour tout un processus qui aboutit à cela". Ah, bon, alors, ça va.
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Et l'enfant? Dommages psychiques inévitables, d'après les opposants à la loi, pédo-psychiatres et psychanalystes en tête. Un "abandon volontaire orchestré dès le départ". C'est pas faux...
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D'autres petites questions en vrac: et si les commanditaires, ou la mère porteuses changent d'avis en cours de grossesse? Et si la mère porteuse fume et boit pendant la grossesse, les commanditaires pourront-ils refuser le bébé à sa "livraison"? Et le mari de la mère porteuse, et ses enfants, no souci?