mercredi 17 juin 2009

Compte-rendu de la Tournée Bioéthique du 26 mai

TOURNÉE BIOÉTHIQUE ALLIANCE POUR LES DROITS DE LA VIE

au Palais de Congrès :

« Réconcilions la biomédecine et la Vie »


En vue de la clôture des Etats Généraux le 23 Juin, l’ADV a lancé une tournée bioéthique dans 10 villes de France, en partenariat avec l’Office chrétien des personnes handicapées (OCH), le Comité protestant pour la dignité humaine (CPDH), et Convergence Soignants Soignés, afin de sensibiliser et réfléchir sur les enjeux bioéthiques actuels.

Trois points majeurs ont été développés :
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L'embryon et la recherche

- L'AMP (Aide Médicale à la Procréation) et la gestation pour autrui

- La détection des handicaps : Diagnostic Préimplantatoire (DPI) et Diagnostic Prénatal (DPN)
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I. Embryon et Recherche (par le Docteur Mirabelle)

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Petit rappel sur les cellules souches
Elles sont présentent dans certains organes. Elles se renouvellent naturellement, indéfiniment et deviennent des cellules spécialisées par différenciation cellulaire : cellules souche embryonnaire (celles qui composent le jeune embryon, sont appelées "souches" car elles ont la possibilité de fabriquer toutes les autres cellules du corps humain) et cellules adultes (elles sont présentes dans de nombreux tissus mais qu’elles n’étaient capables que de donner naissance à des cellules propres au tissu donné).

Où trouver ces cellules ?

Les cellules adultes se trouvent chez l’adulte, l’enfant et le cordon ombilical.

Les cellules souches embryonnaires se trouvent dans la cellule du blastocyte. C'est-à-dire que lorsqu’il y a prélèvement de cellules souches embryonnaires il y a systématiquement destruction de l’embryon.

Les scientifiques demandent l’accès à l’embryon et plus particulièrement aux cellules souches, sachant que l’embryon à la base n’est que cellules souches.

Depuis 2007, on a la possibilité de reprogrammer les cellules souches adultes et de les réorienter pour réparer certains tissus.

Les lois bioéthiques de 1994, autorisent la création d’embryon in vitro dans le cadre de FIV et de congélation embryonnaire.

La loi définit donc l’embryon comme un objet.

Depuis 2004, les expérimentations sur l’embryon sont autorisées pour la recherche. Faut-il étendre cette autorisation ? Quel regard a-t-on sur l’embryon ? Quels sont les limites des chercheurs, et du respect de la dignité de la personne humaine ?

Pour exemple, pour la congélation d’embryon en vue d’une AMP, il y a possibilité de conserver des embryons pendant 5 ans par cryoconservation. Au delà de ces 5 ans, si le couple ne donne pas de décision particulière, ces embryons sont soit détruits, soit donnés à la recherche.

Que faut-il faire de ces embryons ? les conserver ? les tuer ?

C’est un défi de la société qui nous concerne tous.

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Les lois bioéthiques présentent des enjeux majeurs à court terme. Sommes-nous en train de passer à un stade de recherche plus développé ?

L’opinion publique et les députés y sont favorables. Les embryons surnuméraires sont tellement nombreux, qu’on préfère les utiliser pour la recherche !

La France a pris du retard sur la recherche (par exemple sur le sang de cordon ombilical) par rapport à nos pays voisins.

Les progrès scientifiques peuvent être bénéfiques ou néfastes pour l’homme. Le but est de faire progresser la science en respectant la dignité de la personne humaine.

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II. AMP et gestation pour autrui

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La Loi de 1994 est destinée à répondre aux demandes des couples touchés par l’infertilité ou les grossesses pathologiques.

Les critères donnant accès à l’AMP :

- être un couple (homme/femme), marié, ou ayant deux ans de vie commune,

- avoir l’âge de procréer

- les deux personnes doivent être vivantes

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La France a fait le choix de donner la possibilité aux couples de congeler les embryons. Dans les 5 ans qui suivent la congélation, le couple a le choix de donner les embryons non utilisés à un autre couple, soit de les réimplanter en vue d’une autre grossesse, soit de les détruire. Tout en sachant que le don est anonyme et gratuit.

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Les revendications actuelles:

- L’accès à l’AMP aux personnes non touchés par le problème de fertilité, les personnes homosexuelles et les femmes célibataires;

Contestations sur l’anonymat du donneur et des dons

- Les demandes de dédommagements pour les dons d’ovocytes

- La gestation pour autrui pour les femmes privées d’utérus, ayant des traumatismes utérins ou infertiles

La gestation pour autrui est une technique revendiquée par les hommes homosexuels afin d’accéder à la paternité.

Elle présente trois différentes possibilités :

1. Insémination artificielle chez la mère porteuse avec le sperme du conjoint

2. FIV avec ovocyte de la mère demandeuse (soit deux mères pour l’enfant)

3. FIV avec ovocytes d’une tiers donneuse puis implantation chez la mère porteuse. L’enfant sera donc donné à la mère demandeuse.

Il existe donc une double injustice :

-d’une part pour l’enfant dans la mesure où la maternité sera éclaté. La relation mère enfant sera donc détruite.

-d’autre part, on aboutit à une marchandisation et instrumentalisation du corps humain de la femme.

La gestation pour autrui porte atteinte au respect de l’enfant.

Il y a possibilité de le réaliser à l’étranger. Un contrat peut donc s’établir entre la mère porteuse et demandeuse afin de définir les critères médicaux pour le futur enfant (des recherches médicales sont faites afin de diagnostiquer les anomalies possibles). Ainsi le couple peut refuser la mère porteuse.

On est donc amené à se poser la question suivante : que fait-on d’un enfant handicapé ?

La vie humaine devient, au sein de notre société, l’objet d’un contrat. Cela s’appelle de l’esclavage.

Le projet parental permet aux parents de prendre certaines décisions concernant leur futur enfant, mais ca ne les aide pas forcement à l’accepter.

Nous sommes dans une négation complète d’une réalité humaine et scientifique dans le sens où nous enfermons l’enfant dans une attente à laquelle il ne pourra répondre.

Certaines personnes estiment que s’il n’y a pas de projet parental, il n’y a pas d’enfant.

Aujourd’hui en France, il y a 1400 enfants nés sous FIV, et 1 naissance pour 17 embryons conçus.

Les avancées de la science nous font perdre le sens premier de la vie.
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III. DPN et DPI

La France est le pays « champion du monde » du DPI.

On diagnostique deux fois plus de handicaps en France qu’aux USA.

Pourquoi ? parce que nous avons un accès aux soins plus facile, un remboursement des soins par la sécurité sociale….

Pour le DPN, on utilise 3 outils :

1. L’Echographie : elle permet la recherche d’anomalies morphologiques des différents organes.

Représente 60% cas avortement ou arrêt thérapeutique de grossesse.

2. Recherches biologiques : par des marqueurs sériques ou triples tests. (par prise de sang)

Permet surtout de diagnostiquer la trisomie 21.

3. Amniocentèse : consiste à prélever les cellules de l’enfant par ponction. Elle permet de rechercher les anomalies chromosomiques (1er maladie ciblée : la trisomie 21)


Ces trois méthodes sont réalisées par les femmes enceintes de façon très courantes.

Concernant le DPI, il a été autorisé en France par la loi de 1994, afin d’éviter les maladies graves et plus particulièrement génétiques. Il est peu pratiqué en France.

En Angleterre, on sélectionne l’embryon en fonction du gène responsable du cancer du sein. Ils détruisent donc les cellules atteintes et réimplantes des cellules « saines ».

Aujourd’hui nous arrivons à sélectionner et détecter des facteurs de risques qui pourraient advenir, en étudiant les cellules fœtales présentent dans le sang circulant de la mère.

Ainsi, dans quelques années, on pourra par une simple prise de sang faire des études sur le fœtus.

Et demain, nous connaitrons les gènes facteurs de risques de maladies tels que l’HTA, la maladie d’Alzheimer…

Est-ce que notre société va être capable de prendre en compte ce qui se passe ?

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Notre quête à tous est de « grandir dans la certitude que nous sommes tous aimés et désirés tel que l’on est ».


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Conclusion :

Le monde est pris dans une dérive eugénique.

Les deux points communs qui ressortent des trois points que l’on vient d’étudier sont : la souffrance et la fragilité de l’être humain.

Nous voulons à tout pris soulager la souffrance. La souffrance est devenue un scandale, qu’il faut à tout prix traiter et soulager même si nous n’en sommes pas capables.

Et c’est pervers dans la mesure où à force de vouloir soulager la souffrance, on remet en cause le souffrant lui-même.

Nous voulons obtenir un monde de « bien portant » et c’est dangereux.

Le point de rupture est d’arriver à faire tout ce qui est raisonnable en évitant de basculer dans l’absurde !

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Merci à Anne -Clémence pour ce compte-rendu clair et complet!

dimanche 14 juin 2009

APPEL BIOETHIQUE POUR LA VIE

Prolongation jusqu'au 21 juin
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Les premières lois bioéthiques ont été votées en 1994 et revues en 2004.
Actuellement se prépare au Parlement une nouvelle révision.
La biomédecine détermine l’avenir de l’humanité. Déjà elle a changé les repères de la procréation, de la filiation et de la recherche médicale avec le clonage, les mères porteuses, le diagnostic préimplantatoire...
C’est le moment d’intervenir dans le débat politique pour réconcilier la biomédecine et la vie.
Les pouvoirs publics demandent d’ailleurs à chaque citoyen de s’approprier ce débat et d’apporter sa contribution aux Etats généraux de la bioéthique.
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Joignez-vous à ”L’ Appel Bioéthique - Réconcilions la biomédecine et la vie” que lance l’Alliance pour les Droits de la Vie pour alerter les pouvoirs publics sur certains paradoxes et injustices et peser dans le futur débat législatif.
Cet Appel Bioéthique affirme 4 demandes urgentes et essentielles pour la paix sociale et le respect des droits de l’homme :
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1 - Préservons le sens de la maternité qui est d’accueillir la vie
2 - Stoppons l’escalade vers le bébé zéro défaut
3 - Donnons la priorité au droit de l’enfant sur le droit à l’enfant
4 - Soutenons la recherche qui respecte l’embryon humain

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Signez et faites signer l’Appel Bioéthique