mercredi 25 mars 2009

Info: dépénalisation de l'euthanasie au Luxembourg

Paru dans la synthèse de presse Gènéthique (http://www.genethique.org/) du mercredi 18 mars 2009


Lundi 16 mars, le Grand-duc Henri II de Luxembourg a dû promulguer la loi légalisant l'euthanasie adoptée par les députés le 18 décembre dernier. Après les Pays-Bas et la Belgique, le Luxembourg devient donc le troisième pays de l'Union européenne à dépénaliser l'euthanasie. Rappelons que le Grand-duc ne voulait pas signer ce texte (cf. Synthèse de presse du 03/12/08), ce qui est à l'origine d'une évolution constitutionnelle majeure limitant les pouvoirs du souverain : désormais, il ne peut plus que promulguer les lois et non plus les sanctionner comme par le passé.
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Par ailleurs, en France, les députés verts Noël Mamère (Gironde), François de Rugy (Loire-Atlantique), Yves Cochet et Martine Billard (Paris) devraient déposer aujourd'hui une proposition de loi visant à dépénaliser l'euthanasie, alors même que sort le livre de Denis Labayle "Pitié pour les hommes, l'euthanasie, le droit ultime" et qu'est lancé un manifeste signé notamment par les députés Henriette Martinez (UMP) et Manuel Valls (PS).
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ça bouge, ça bouge...et nous?

jeudi 12 mars 2009

Compte-Rendu de la réunion du 4 mars

Nous étions peu nombreuses, mais chacune a ainsi pu prendre la parole.
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Nous avons commencé par un petit topo sur la clause de conscience pour bien repréciser ce que ce terme désigne. La clause de conscience a été introduite en médecine en 1975 par la loi sur l’IVG (dite loi Simone Veil, art. L. 2212-8 et L. 2213-2 du code de la santé publique). Elle est « la faculté de refuser d’accomplir un acte médical, parce que cet acte, bien qu’autorisé par la loi, est contraire aux convictions éthiques ou religieuses de celui qui doit le pratiquer ». Celle-ci n’est reconnue par le législateur qu’en matière d’avortement et de stérilisation à visée contraceptive.
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Les infirmières ont aussi droit à cette clause car l’IVG (comme l’IMG) est considéré comme un acte médical non thérapeutique. Cependant, faire appliquer la clause de conscience n’est pas chose aisée : les médecins, les sages-femmes et d’autres paramédicaux peuvent ainsi être la cible de discrimination à l’embauche et à l’avancement, et voir leur décision condamnée par leur pairs.
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Nous avons évoqué d’autres situations pouvant nous mettre en difficulté, entre autre des cas de violences, d’euthanasie (potassium plus morphine, pas besoin d’être médecin pour prédire l’avenir du patient !), de graves manques de délicatesse dans la prise en charge soignante, et j’en passe… Nous avons vraisemblablement besoin de parler de ces évènements choquants, d’une part pour nous soulager, et d’autre part pour nous rendre plus fort dans l’avenir quand ces situations se répèteront.
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Car NOUS AVONS TOUS UN RÔLE, une place à tenir au sein des institutions. Nous devons signaler et condamner les abus, toutes ces violences, ces tabous et ces non-dits. Toi, l’infirmière dans ton service, toi l’étudiante en stage, toi, le futur médecin : l’hôpital de demain c’est nous !D’autres réunions de ce genre auront lieu, à vous de nous écrire pour nous transmettre vos besoins, et si nous devons juste reparler de ces situations qui fâchent, nous le referons avec plaisir ! On est tous dans la même galère, mais nous devons croire fermement que notre maigre contribution peut changer les choses, soyons porteurs d’Espérance !

lundi 9 mars 2009

Une citation, juste comme ça....

Le professeur René Frydman écrivait en 1997, dans Le Nouvel Observateur :
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" Un embryon en tant que tel n'est qu'un grumeau de cellules. Il ne prend d'importance qu'en fonction du désir de ceux qui l'ont engendré… Un embryon espéré par un couple est pour moi "sacré"… Quelques blastomères dépourvus du désir parental ne le sont pas. Ce qui commande le respect de l'embryon, c'est le désir dont il est porteur. "
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Pour ce gynécologue qui a participé à la naissance du premier "bébé-éprouvette" français, le respect de l'être humain (et plus encore, l'humanité même de cet être) dépend donc du désir, des représentations, des projets de l'entourage en son encontre, et non pas de ce qu'il est en lui-même...
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Jean-Pierre Ricard écrivit à ce sujet: "On pressent l'application de cette problématique à d'autres situations et les dérives possibles : on supprimera l'enfant handicapé parce qu'il ne correspond pas aux normes actuelles d'une vie humaine, à l'enfant normal, idéal, rêvé, qu'on souhaite avoir, et le risque d'eugénisme n'est pas loin ; ne sera-t-on pas tenté également de faciliter la mort de personnes dont on pensera que la vie n'est plus vraiment humaine (en tout cas, avec les critères subjectifs que chacun peut se donner pour la définir ainsi) ?"
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C'était en 2001...
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Ben voilà, on y est. Bien vu, Jean-Pierre.